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Jun 01, 2024

Pourquoi une économie circulaire est nécessaire pour une transition verte

Les experts suggèrent que le passage aux énergies renouvelables est également une opportunité pour le Canada d'adopter une économie circulaire, où tous les aspects du cycle de production sont pris en compte.

Pour lutter contre la menace croissante des changements climatiques d'origine humaine, le Canada s'est engagé à réduire ses émissions de gaz à effet de serre jusqu'à 45 pour cent par rapport aux niveaux de 2005 d'ici 2030. En tant que plus grand émetteur de gaz à effet de serre par habitant au monde (selon certaines études ), c'est une tâche monumentale.

À la fin de 2022, le gouvernement libéral a publié un projet de règlement exigeant que tous les nouveaux véhicules de tourisme et camions légers vendus au Canada après 2035 soient des véhicules électriques zéro émission. Selon les experts, 24 pour cent des émissions de dioxyde de carbone proviennent du secteur des transports. Au Canada, on estime que ses voitures et camions représentent à eux seuls environ 11 pour cent des émissions totales de carbone du pays, ce qui est conforme aux chiffres mondiaux.

La politique constitue également une tentative d’amener une industrie de production de véhicules électriques (VE) au Canada. Autrefois célèbre pour son industrie automobile, le Canada a chuté dans ses niveaux de production. Selon les chiffres de The Economists, le Canada est passé de 14 pour cent de la production automobile nord-américaine en 2014 à seulement 8 pour cent aujourd'hui.

(Source : Notre monde en données)

Une partie de la raison pour laquelle le Canada souhaite devenir un leader dans la production de véhicules électriques est due à l’énorme réserve de ressources naturelles disponibles dans le pays. Le gouvernement a élaboré une stratégie visant à développer une chaîne d’approvisionnement nationale pour l’exploitation minière des ressources essentielles à la transition verte. L’objectif est de dynamiser la fabrication de véhicules électriques en ouvrant des mines autour de minéraux comme le lithium, le graphite, le nickel, le cobalt, le cuivre et les terres rares. Ces minéraux seraient non seulement acheminés vers la chaîne d'approvisionnement nationale du Canada, mais deviendraient également de nouvelles exportations.

Le Canada et ses alliés tels que les États-Unis, l’Union européenne et le Japon ont signé des accords sur le co-développement de ressources, notamment d’éléments de terres rares, afin de concurrencer la Chine, qui contrôle actuellement plus de 80 % du marché des terres rares. En développant des minéraux critiques et des terres rares, le Canada s’engage non seulement dans ses priorités économiques et en matière de changements climatiques, mais également dans ses objectifs géopolitiques.

Mais propulser la transition verte ne sera pas si simple. Bien que les éléments de terres rares et les minéraux essentiels soient essentiels à la lutte contre les émissions, la manière dont ils sont gérés pourrait très bien conduire le Canada sur la même voie qui a déclenché la crise climatique. Les experts suggèrent qu’il s’agit d’une opportunité pour le Canada de passer d’une mentalité d’économie d’extraction à ce qu’on appelle une économie circulaire, où tous les aspects du cycle de production sont pris en considération avant de détruire d’autres écosystèmes.

Selon l’Agence internationale de l’énergie (AIE), « un effort concerté pour atteindre les objectifs de l’Accord de Paris… signifierait un quadruplement des besoins en minéraux pour les technologies énergétiques propres d’ici 2040. Et pour atteindre zéro émission nette à l’échelle mondiale d’ici 2050, il faudrait six fois plus. plus d’apports minéraux en 2040 qu’aujourd’hui. »

Afin d’atteindre ces objectifs, le Canada devra augmenter la production dans des endroits comme le Cercle de feu pour alimenter la production de véhicules électriques, d’éoliennes et de panneaux solaires.

Le Cercle de feu est une vaste région riche en minéraux située dans les basses terres isolées de la Baie James, dans le nord de l'Ontario. La région s'étend sur environ 5 000 kilomètres carrés et est riche en chromite, nickel, cuivre et minéraux rares et critiques. Le développement de mines dans cette région, et dans d'autres à travers le Canada (voir photo ci-dessous), a provoqué la colère des environnementalistes qui considèrent que l'exploitation minière à grande échelle a des conséquences écologiques et des impacts importants sur les communautés voisines.

Développement de mines à travers le Canada. (Source : Ressources naturelles Canada)

Il existe peu d'informations sur la quantité exacte de pollution minière et sur les ressources qui utilisent la plus grande partie de la production d'énergie du Canada, mais d'après Stats Canada, environ la moitié de la production d'énergie du Canada est destinée à un usage industriel, qui comprend l'exploitation minière, le raffinage et la fabrication.

Non seulement l’extraction des minéraux destinés à la transition verte est difficile, mais le processus de séparation et de raffinage des éléments des terres rares des minerais est encore plus complexe que celui de l’or ou du cuivre et a un impact environnemental important. Il génère de grandes quantités d’eaux usées, produit des déchets radioactifs et consomme de grandes quantités d’énergie et d’eau. Pourtant ces matériaux très polluants sont nécessaires à la transition verte.

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